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Les rencontres du monde
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10 janvier 2016

Rio, une rencontre qui remonte le moral

 

Le sud du Lipez était pour nous un véritable calvaire. Les paysages grandioses n’effaçaient pas la dureté des chemins et l’inquiétude de crever un pneu ou de retrouver le camping-car abîmé.

Le lendemain de Noël, nous nous sommes arrêtés chez les seuls autochtones de la laguna Colorada : des gens d'une très grande pauvreté qui ne vivent que de la vente de fourrure de lama. Le village le plus proche se trouve à 5 heures de route en voiture, où ils se rendent une fois par mois et y restent 2 jours pour faire les courses. Nous arrivons devant chez eux, épuisés, pour nous renseigner sur l'état des prochaines pistes. Cela ne s'annonce pas très bien et pour une fois l'un des hommes ne semblent pas nous cacher la vérité : nous ne sommes pas sortis du pétrin. Nous avons déjà fait plus de 300 kms de piste et il n'y a pas d'autres solutions que de continuer.

Leurs enfants jouent dehors, ils sont très sales. En effet, il y a ni électricité, ni eau courante, seule une rivière court en bas de leur humble demeure partagée par trois familles. Eva propose d'offrir aux enfants des petits cadeaux. Adultes et enfants s'y jettent dessus pour y trouver un petit souvenir. Cette ruée sur des choses sans valeur, à nos yeux, en est presque gênante. En effet, les enfants croient aux père Noël mais ne reçoivent pas de cadeaux. Allez savoir pourquoi ! En plaisantant, le grand-père dit vouloir échanger le nouveau né contre Eva. Vivre au milieu du désert, loin de tout et sans internet...vous imaginez la tête qu'Eva a faite?

L'un des hommes nous dit qu'un cycliste japonais est passé ce matin même, d'habitude personne ne s’arrête chez eux. Après quelques embrassades, nous reprenons notre route en pensant rencontrer le cycliste japonais.

 En effet, en pleine montée caillouteuse, le camping-car dans son élan, nous voyons le jeune cycliste, à pied, il en 'bave' et nous aussi. Nous ne voulons pas nous arrêter, car à plus de 4300 m d'altitude, nous aurons peut etre du mal à repartir, alors on lui fait un signe de la main. Il nous dira plus tard qu'il avait du mal à monter avec sa charge de 60 kilos.

Le lendemain nous le revoyons sur une piste, plus plate celle-là et on lui propose de s’arrêter près de la lagune de Chalviri pour prendre un café. Nous comprenons qu'il a vécu les mêmes galères que nous pour rouler sur ces pistes mal entretenues et sans fin. Cela nous remonte le moral de partager ce moment avec lui. On discute longuement, on prend des photos, les 4x4 des tours organisés roulent à vive allure à coté de nous, car ils ont un planning souvent chargé, nous laissant dans un nuage de poussière, mais on s'en fiche car nous partageons un très bon moment. Échange de petits cadeaux et puis le temps passe, le café fait du bien ainsi que les petits gâteaux. Il est temps de repartir, le baume au cœur.

Rio vient du Japon . Il accomplit son rêve de faire le tour du monde à vélo en 7 ans et demi – il lui reste 6 mois – et traverser 145 pays - il les a bientôt atteints. Rio est architecte et il a travaillé pendant 5 ans pour économiser suffisamment d'argent pour le voyage, sachant qu'il dépense environ 8000 dollars par an. Lorsque Rio retournera au Japon, il veut ouvrir une Guest House en 2020 pour les jeux olympiques de Nagano et accueillir toutes les personnes qui lui ont tendu la main pendant son voyage .Il nous a gentiment donné ses coordonnées pour que nous restions en contact.

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